Champion des poids neutres
- Guillaume LABRIE
Mes travaux sont principalement conçus en fonction d’objectifs liés à leur présentation. Les stratégies de mises en espace occupent donc un rôle primordial dans ma démarche artistique puisque qu’elles motivent le choix des objets et de leurs formes, des matériaux, des échelles ainsi que des quantités. En fait, mes recherches formelles sont accessoires et mes oeuvres se matérialisent davantage selon des critères d’efficience que d’aspiration uniquement esthétique.
Dans ″Champion des poids neutres″ je voulais soulever, ou même illustrer une question bien précise : Quelle est l’influence du lieu d’exposition sur les objets qui y sont présentés?
Je me suit dit : Il est clair et convenu que les espaces d’exposition en galerie ne contiennent pas d’éléments susceptibles de polluer visuellement le travail, le dit travail étant idéalement présenté dans une configuration architecturale neutre. Par contre, à cause de leur notoriété sociale, ces lieux officiels de présentation peuvent parfois transformer ou même donner un tout nouveau sens aux objets que l’on y expose. N’est-ce pas la base même du concept du ″Ready made″ que de faire passer un objet usuel au rang d’oeuvre d’art par son incorporation dans un milieu artistique reconnu. Dans un tel cas, c’est l’influence du lieu qui contribue à créer l’oeuvre d’art et je crois que cette influence peut aussi transformer le sens d’une oeuvre qui se voulait d’abord comme un objet à caractère artistique. En fait, c’est comme si ces lieux, spécialement conçus pour accueillir les travaux des artistes, portaient dans leur neutralité, une sorte de poids social.
Dans l’installation présentée ici, mon objectif était de briser cette apparente neutralité en déstabilisant l’une des spécificités architecturales de l’espace. J’ai donc transformé le lieu jusqu’à ce qu’il devienne impossible d’y présenter les objets ou groupes d’objets que j’avais fabriqués. Le plafond étant rabaissé à cinq pieds, l’environnement d’exposition influence désormais directement le caractère visuel des objets présentés. En fait, j’ai dû affaiblir chacun des éléments de l’installation jusqu’à la limite de leurs points de rupture sans quoi il eut été physiquement impossible de les positionner dans l’espace. À cause de l’affaiblissement voulu de leur structure, les objets peuvent maintenant se déformer et ce changement de propriétés physiques rend possible leur incorporation au lieu que j’ai créé.
Guillaume Labrie
Formation académique
2000 BAC Arts visuels, UQAM
1997 DEC Arts plastiques, Cégep du Vieux Montréal
Expositions solo
2004 Champion des poids neutres, Centre d’exposition Circa
2003 Appliquer le négatif des choses, Musée d’art contemporain des Laurentides, St-Jérôme
Oh! Comme elles étaient belles les formes, ici, hier! Centre des arts actuels SKOL
Expositions de groupe
2001 Incube, Exposition itinérante, (événement Québec – New-York) Chambly, Plattsburgh, Fort-Edwards, Troy, Albany
Vous serez ici, Galerie onze, Cégep du Vieux Montréal,
Jeunes@rt.laurentides, Centre d’exposition du Vieux-Palais, St-Jérôme
2000 Paramètre 2000, Galerie de l’UQAM
1999 Automne 1999, Galerie de l’UQAM
Événements spéciaux
2003 Los 100 perros de Santiago, (projet d’intégration de l’art aux éléments de la rue) Santiago, Chili.
2001-03 Pique-nique I,II,III,IV (événement d’art in situ urbain) Événement performance, Encan sauvetage, Centre d’exposition du Vieux-Palais, St-Jérôme
1999 Imaginez un monde sans arts, enveloppement de plusieurs sculptures 1% et de monuments à Montréal.
Bourse
2001 OQAJ, Bourse de déplacement, Los 100 perros de Santiago
Article de Katrie Chagnon dans Espace Sculpture, #83, 2008