«de l’inconvénient d’être né» (in situ polyphonique)

dans la série: Les travaux et les jours
  • Louise PAILLÉ
du 31 mars au 28 avril 2007

«de l’inconvénient d’être né»
(in situ polyphonique)
dans la série: Les travaux et les jours

 

« … entreprendre la mesure de l’infini en posant des gestes qui n’ont d’autre fonction que de ponctuer chaque jour, chaque instant qui passe. » (Catherine Millet)

Prenez le pouls de cet in situ…
Déambulez, flânez, rigolez, musardez, zigzaguez, arrêtez-vous ici ou là, tournez en rond ou en carré, négociez vos virages, traversez le temps suspendu, hasardez-vous dans les marges de l’espace, pénétrez dans ces rubans bigarrés aux allures de bandes dessinées, infiltrez-vous dans la « périgraphie » de la périphérie…

« de l’inconvénient d’être né » (Cioran) est le troisième volet de la série : Les travaux et les jours.

Dans la collection Notre histoire : Québec-Canada, j’ai transcrit, à la main, mot à mot, intégralement, les livres suivants :

Nègres blancs d’Amérique : Pierre Vallières
Prochain épisode : Hubert Aquin
Famille sans nom : Jules Verne
Les têtes à Papineau : Jacques Godbout

Je fais des livres-livres. Ce travail est un prétexte au plaisir de la geste avec le temps qui passe; avec l’immersion dans les textes et intertextes; avec la répétition du faire; avec la polyphonie des formes des propos des rythmes pour « … séduire, rendre contagieux un certain ton, un certain esprit, une certaine attitude. » (Witold Gombrowicz)

« IL faut voir Nestor. Il est dans sa cellule avec ses livres et ses papiers. Assis comme un moine qui aime s’asseoir, la tête dans son capuchon, le nez sur la table, il écrit (je transcris). Tout le pays alentour est livré au massacre et à l’incendie. Les flèches obscurcissent l’air. Le couvent même de Nestor est si furieusement assailli que des pans de murs s’écroulent de toutes parts. Le bon moine écrit (je transcris). Sa cellule épargnée par miracle reste accrochée à un pignon comme une cage à une fenêtre… il écrit (je transcris) encore. » (Anatole France)

Couche sur couche, passage sur passage, tracé sur tracé, texte sur texte, image sur image, mon travail rythme la danse macabre du cycle des humeurs et des saisons, des raisons et des lunaisons, de la vie et de la mort. Au fil des heures et des jours, des semaines et des mois, je lis et je transcris des récits qui s’entrechoquent dans « la rumeur du monde », entre « … l’écoulement du temps et la durée de l’instant. » (Deleuze). Ce projet répercute l’inéluctable et perpétuel mouvement des travaux et des jours. Tout n’est que devenir. Toute oeuvre, toute création, toute forme, toute vie, tout n’est qu’un éternel brouillon, qu’un devenir de soi et de l’autre, qu’un advenir entre soi et les autres.

Et……………………………………………………… « Il faut s’imaginer Sisyphe heureux » (Camus)

Louise Paillé


30 ans de pratique, de pérégrinations, d’événements, de rencontres, d’étapes :

Shawinigan – Chicoutimi/Banff Center avec Michelle H. – Shawinigan – Paris avec Lucie L. – Montréal/Paris/Bruxelles/Cologne/Los Angeles/ Chicago avec Annie M-V. – Montréal avec Pierre B. / Mado R. – Lac-à-la-Tortue – Montréal/Paris avec Yves LR. – Paris avec Albert B. – Montréal – Rimouski avec Carl J. – Montréal avec Nycole P. – Jarnac avec Acendino Q. – Montréal avec Madeleine F. – Joliette avec Les ateliers convertibles – Trois-Rivières-Les Éditions d’art le Sabord avec Denis C. – Jarnac avec Moon G. – Notre-Dame-du-Mont-Carmel – Montréal-BNQ avec Sylvie A. – Baie-Saint-Paul avec Chantal B. – Québec-Université Laval avec Clément L. – Trois-Rivières avec Christiane S. et P.P. – Notre-Dame-du-Mont-Carmel – Montréal-CIRCA avec Maurice A. – Montréal-ETC avec Isabelle L. – Shawinigan avenue Belgoville avec Josette V. – Notre-Dame-du-Mont-Carmel – et quelques autres sans les nommer, sans les oublier –
et……………………………………………………………………la prochaine étape???

Article d’Isabelle Lelarge dans ETC, #80, 2007

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