Home is where

Performance
  • Rachel ECHENBERG avec Sebastien Zoë et Clara WORSNIP
le 09 janvier 2016 à 16h

Houses That Hold, Homes That Let Go

Qu’elle travaille seule ou avec des membres de sa famille invités, le travail de Rachel Echenberg est une exploration poétique, quoique difficile, de l’espace domestique occupé, partagé et négocié avec les autres. Sa pratique artistique, qui oscille entre se connecter aux autres et s’en isoler, aborde l’instabilité propre aux relations familiales et sociales.

La maison, thème récurrent dans sa pratique, est un espace élastique et poreux. La maison s’étale et se contracte, contient ou laisse aller; elle est en perpétuelle transformation, au fil des interventions de ceux qui l’occupent. Et cette transformation ne va pas sans provoquer de tensions.

Les performances d’Echenberg se basent à part égale sur ces transformations subtiles et empreintes de tension, tandis que sont manipulés des objets fabriqués de matériaux usuels et fragiles comme le verre et le papier, et que la compression qu’elle exerce sur eux augmente et diminue très lentement, se soldant parfois par leur destruction. Ces objets deviennent alors de convaincantes métaphores pour la représentation de la maison et des relations qui en découlent.

Livré simplement et sans artifice, le vocabulaire artistique d’Echenberg évite le romantisme et le drame exacerbés auxquels on s’attendrait vis-à-vis des préoccupations d’une telle intimité. C’est plutôt par fragments que l’artiste nous révèle les relations et les fissures propres à cette maison, qu’on devine à travers des rideaux tirés et les soupirs qui traversent les murs. Malgré la haute précision de ses actions, le récit ne se livre que graduellement. Le travail évocatif d’Echenberg nous invite à nous arrêter, à nous pencher avec douceur sur ces relations dont nous dépendons et dont nous tentons à la fois de nous échapper.

Michelle Lacombe

Traduit de l’anglais par Francine Lalonde

Rachel Echenberg (Montréal, Québec) est une artiste visuelle travaillant en performance, en sculpture, en photo et en vidéo. Depuis 1992, le travail de Rachel Echenberg a été exposé, performé et visionné à travers le Canada de même qu’à l’international, soit en Allemagne, en Angleterre, en Belgique, au Chili, aux États-Unis, en France, en Irlande du Nord, en Israël, en Italie, au Japon, au Liban, au Maroc, en Pologne, au Portugal, en République tchèque et en Suisse. Echenberg détient un baccalauréat en arts visuels du Nova Scotia College of Art and Design (NSCAD) à Halifax, Canada (1993) et une maîtrise en performance visuelle, du Dartington College of Arts en Grande-Bretagne (2004). Rachel Echenberg enseigne au Département des arts plastiques au Collège Dawson, Montréal.

Montréalaise, Michelle Lacombe a élaboré une pratique liée au corps depuis qu’elle a obtenu un diplôme de l’Université Concordia en 2006. Son travail a été diffusé au Canada, aux États-Unis et en Europe dans le cadre d’événements de performance, d’expositions et de colloques. En plus de sa pratique artistique, elle est fortement impliquée dans les modèles alternatifs de diffusion et les pratiques performatives. Elle a également travaillé avec de nombreux centres d’artistes à Montréal, notamment articule et La Centrale Galerie Powerhouse. Elle est présentement coordonnatrice générale de VIVA! Art Action, qui organise un événement biannuel de performance. Michelle Lacombe a également œuvré dans les domaines du commissariat, de l’écriture et de la résistance à la culture dominante.