In Pursuit of Paradise

  • Robert HENGEVELD
  • Meredith NICKIE
du 23 février au 23 mars 2013

L’environnement immersif créé par Hengeveld dans l’installation intitulée In Pursuit of Paradise nous fait vivre un monde de perception. Le visiteur est immédiatement confronté à un paradis synthétique, à un environnement animé par un cerf qui se gonfle et se dégonfle, par des coucous et par une roche tournante qui nous font vivre une expérience joyeuse, mais tout de même suspecte. Cette magnifique oasis, faite à la main, est cadrée par la structure apparente de l’installation.

Le contraste drastique entre la structure et la nature fabriquée qu’elle contient met en évidence la subjectivité de notre perception. Cette dualité démontre notre acceptation des imitations comme étant réelles, même si nous sommes conscients de leur fausseté. C’est avec grâce à cette tolérance du faux que l’installation fonctionne si bien dans l’ambiguïté permise par cette perception d’authenticité. C’est dans l’espace entre le réel et le faux que la familiarité peut tromper les sens. L’environnement créé nous submerge tout en mettant en évidence le contraste entre notre rationalité et l’expérience sensorielle.

La réalité est l’état dans lequel les choses existent, elle comprend tout ce qui est et ce qui a été, sans égard à l’observation ou à la compréhension. La perception est la réception de l’information sensorielle et le fait de comprendre avec les sens. La réalité perçue vient de la compréhension de notre environnement à travers les sens et se produit dans l’esprit du spectateur. Les sens et le passage du temps sont des fonctions de notre système perceptuel en symbiose avec la subjectivité de notre mémoire et font que l’expérience humaine est insaisissable et imprécise. Hengeveld est conscient des possibilités offertes par ces concepts et utilise le système sensoriel du spectateur comme il se sert de matériaux et de technologies pour créer son installation. L’art est dans l’expérience et dans notre mémoire. La pièce est activée par la perception du spectateur. L’art n’est ni le spectateur, ni l’environnement créé : l’art est dans la fusion des deux et n’est pas une réalité objective. La compréhension du public initie et complète l’oeuvre. Ainsi Hengeveld utilise notre mode sensoriel: l’expérience du spectateur est l’oeuvre et l’oeuvre physique est le stimulus.

Le stimulus prend la forme d’un paysage romantique, merveilleux et serein, mais évidemment faux. Cet environnement fabriqué est une représentation paisible et idyllique du monde réel; il contient une chute d’eau embijoutée et des animaux, normalement incompatibles, qui vivent de bons moments ensemble. Nous pouvons profiter de ces plaisirs, mais nous ne sommes pas sans savoir que notre satisfaction peut être mal fondée.
In Pursuit of Paradise démontre notre idéalisation des conceptions humaines de la nature.

Julie René de Cotret


Hengeveld est un artiste du multi-media et de l’installation dont les oeuvres questionnent les frontières entre la réalité et la fiction et nous intègrent dans cette relation. Il habite actuellement Toronto, Canada. Il a complété son MFA à l’Université de Victoria en 2005 et étudié au Ontario College of Art and Design. Il commença à pratiquer son art au Grorgian College, duquel il reçut un certificat et diplôme en Beaux-Arts. Il est actuellement artiste-en-résidence à l’École des Sciences de l’environnement de l’Université de Guelph . Parmi ses plus récentes et prochaines expositions mentionnons Hallwalls Contemporary (Buffalo), MacDonald Stewart (Guelph), Eastern Edge (St-John’s), EyeLevel Gallery (Halifax) et Mulherin Pollard Projects (NYC). Robert Hangeveld est représenté pas la Galerie Katharine Mulherin Contemporary.

Julie René de Cotret ( Montreal) est artiste visuel et commissaire indépendante. Elle a étudié les arts au Collège John Abbott (1996) et à NSCAD (2004). En 2005 elle était artiste résidente à « Meadows School of Art » Dallas, TX. Ses ateliers sont à Guelph et Hillsburgh. Elle était jusqu’à récemment artiste en résidence à l’Université de Guelph de 2009-2011. René de Cotret fait partie du conseil d’administration de Ed Vidéo Centre d’Art Médiatique à Guelph depuis 2006. Elle a géré plusieurs expositions et programmes alternatifs au Centre pour les Art d’Elora, entre 2009-2012.