Speed Giants, Flic-Flacs & Fly-Aways

  • Michael A. ROBINSON
du 14 octobre au 11 novembre 2006

« La création artistique a toujours été, pour moi, un processus abstrait. A priori, il n’y a jamais de sujet défini. J’explore plusieurs idées. J’en abandonne certaines, et d’autres deviennent plus fondamentales. Une oeuvre appelle la suivante, des oeuvres font référence à d’autres oeuvres et vice versa, et des idiomes se tissent malgré moi. Cette étape est de loin la plus gratifiante, car c’est à ce moment que l’expérimentation a préséance sur l’interprétation. Plus tard, le sujet, dissimulé dans un enchevêtrement d’émotions changeantes et de rationalité, émerge peu à peu. Pourtant, il faudra du temps pour déchiffrer et interpréter ce mélange confus et donner un sens à ce qui, de prime abord, semble pointer dans plusieurs directions simultanément.»

− M.A.R.

Les oeuvres présentées dans cette exposition sont le résultat du processus abstrait de création expliqué ci-dessus. Inspiré par les exercices quotidiens de ma fille de six ans sur le trapèze de fortune installé dans la cuisine, je me suis demandé ce qu’elle cherchait à accomplir, quelle était sa véritable motivation. Quelque chose dans sa persévérance, sa grâce et sa quête de la perfection m’a poussé à chercher une réponse. Pendant que je la regardais, jour après jour, faire des vrilles et des culbutes, tourner et sauter, je préparais déjà cette exposition. J’ai commencé à faire un parallèle entre nos deux projets et l’attrait irrésistible qu’ils exerçaient sur nous. Chacun comporte des risques et des éléments de danger inhérents. La réussite exige, dans les deux cas, de la volonté, de l’intuition et une solide confiance en soi. Il y a des obstacles à surmonter. L’angoisse de la performance et la crainte de l’échec menacent également d’entraver notre progrès. Par contre, il y a aussi le sentiment intense que tous ces efforts ne sont pas faits en vain, que le succès est possible et qu’il apportera la récompense promise. C’est la collision de nos deux univers que vous verrez dans cette exposition.

Le titre, Speed Giants, Flic-Flacs and Fly-Aways, fait référence aux termes à la fois étranges et poétiques des prouesses les plus connues en gymnastique sur les barres asymétriques. Une des pièces majeures de l’exposition, intitulée Equal to my own equation, explore les qualités sculpturales des barres asymétriques de même que le sentiment d’abandon et les tournoiements qui caractérisent une performance aux barres asymétriques.

Michael A. Robinson


 Né en 1965, Michael A. Robinson est titulaire d’une maîtrise en arts plastiques de l’Université de Paris I/Panthéon-Sorbonne et d’un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia.

 Son travail a été présenté à plusieurs reprises à l’occasion d’expositions individuelles à la galerie Pierre-François Ouellette art contemporain (Faits divers, Montréal, 2004), au centre d’art actuel Skol, (Sweet dreams, Montréal, 2003) et chez Optica (Trompe le monde, Montréal, 1998), pour n’en citer que quelques-unes. Ses plus récentes participations à des expositions collectives comprennent Avancer dans le brouillard, 2004, Musée national des Beaux-arts du Québec, ainsi que L’écho des limbes, 2005, Gallery Leonard and Bina Ellen, Montréal. En 2006, il a participé à de multiples expositions, parmi lesquelles la Biennale nationale de sculpture contemporaine de Trois-Rivières ainsi que Mots Perdus à la galerie Pierre-François Ouellette art contemporain. 

Il a obtenu des bourses d’aide à la création du Conseil des arts et des lettres du Québec, du ministère de la culture de la France et du ministère des affaires internationales du Québec.

 On retrouve ses oeuvres dans de nombreuses collections privées et publiques, dont celles du Musée National des Beaux-arts du Québec et du Musée d’art Contemporain de Montréal.

 Il est représenté au Canada par la galerie Pierre-François Ouellette art contemporain.

L’artiste tient à remercier Frank Sanna, cinéaste/photographe d’expérience pour sa précieuse collaboration dans la réalisation de la vidéo présentée à cette exposition

Article de Samuel Gaudreau-Lalande, ETC, #78, 2007

Site internet de l’artiste