Vagues / Waves
- Denise DUMAS
Vagues/Waves
Sculpture, vidéo et bande sonore.
L’oeuvre est un poème visuel que je te donne à voir spectateur, pour que tu te laisses porter par les vagues. Prends ton temps, circule, assieds-toi et imagine que tu es au théâtre. Tu es spectateur et acteur. Mon histoire n’est qu’un point de référence, que je partage parce qu’on me demande de dire; mais c’est ton histoire à toi qui te parlera.
Vagues/Waves s’inspire du climat aigu d’instabilité et d’insécurité que nous vivons présentement auxEtats-Unis. Que ce soit au niveau social, politique, écologique ou économique, rien ne va plus, la tensionest palpable, et je questionne comment se traduit ce climat de crise dans nos vies. Au-delà descirconstances sociales/contextuelles particulières qui informent ce projet, s’ajoutent, en trame de fond, le fait de l’identité culturellle et le rapport à l’autre. Vivre dans la culture et dans la langue de l’autre, c’est se diviser; on devient observateur, traducteur, et on compare. Pourquoi, au Québec, on ne ressent pas ce stress américain ? La vague n’a pas traversé la frontière ?
La tension des polarités est un thème récurrent dans mon travail. Ma gémellité joue un rôle dans ce désir du DEUX. Dans l’installation, la dynamique opère à partir d’une ligne de division et du déplacement de ce qui est familier, où des vagues animent les surfaces d’une table de cuisine séparée et étirée au maximum. Illusion et réalité sont orchestrées de façon à défier notre perception. Placé au centre, le plan qui divise le dispositif en deux crée un effet miroir où l’illusion de parfaite synchronicité ne dure qu’un moment, tout dépend du point de vue.
Démarche artistique
Les états de conscience et les comportements humains sont les intérêts qui sous-tendent le contexte général de mon travail. Plus précisément, partagée entre deux cultures depuis mon immigration aux Etats-Unis, je questionne différents états psychologiques liés à l’idée de déracinement, d’identité, de dualité et de limites. Ceci prend forme dans des situations métaphoriques qui servent de véhicules pour traduire visuellement des aspects intangibles de notre expérience humaine.
Dans mes installations, je crée des contextes dans lesquels soit, je performe, je filme, ou j’utilise mes sculptures en tant que théâtre, ou je les mets en scène en tant qu’acteurs. Inspirée par l’idée de déplacement, je situe mes objets et mes images hors de leur contexte habituel; j’ai d’abord utilisé cette dynamique pour explorer les idées de redéfinition et de réinvention dans des oeuvres qui adressent des questions d’identité. Dans mes travaux récents, je combine des éléments d’échelles différentes et j’utilise des stratégies de superposition et de réflexion entre images réelles et virtuelles. Ces jeux, créés avec des verres/miroirs et des projections vidéo, suggèrent comment notre perception du réel est une construction malléable, et changeante selon le lieu ou le contexte social.
Denise Dumas est une artiste multidisciplinaire québécoise. Elle combine sculptures et projections vidéo pour créer des installations. Son travail a été présenté dans de multiples expositions individuelles et de groupe dans des galeries et musées au Québec et aux Etats-Unis.
L’artiste a reçu le support de plusieurs organismes culturels. Suite à sa formation à l’École des Beaux-Arts de Québec elle obtint une bourse de perfectionnement du Conseil des Arts du Canada pour poursuivre ses études à Londres, Angleterre. Elle y fréquente d’abord le Sir John Cass College, et poursuit au Saint-Martin’s School of Art dans “the Advanced Course in Sculpture” avec entre autres Antony Caro, Tim Scott, et Philip King. Après avoir obtenu une maîtrise en Création de l’Université du Québec à Montréal, plusieurs autres bourses et prix lui ont été attribués soit par le Conseil des Arts et des Lettres du Québec, Le Conseil des Arts du Canada, la SODAC, et le New Hampshire State Council on the Arts.
Son travail fait partie de plusieurs collections publiques et privées dont le Musée du Québec, le Musée de Lachine. Qc, la ville de Longueil, le Collège Édouard-Montpetit, et l’aéroport de Logan, Boston MA.
