Echelle 1:1
- Marie-France BRIERE
Je désire investir l’espace d’exposition en m’emparant d’expériences liées principalement à la sculpture, à l’architecture et au paysage en rapatriant différentes explorations qui ont jalonné mon parcours récent dans le travail dédié à l’art public.
Échelle de reproduction, objets dupliqués, pierre de taille comme modèle d’extraction et de métamorphose. Je m’intéresse pour ce projet d’installation aux éléments d’un vocabulaire formel tiré du monde minéral. Paysage de carrière, falaise, miroirs de marbre. Un assemblage de plusieurs tréteaux de bois de pruche compose un rempart pentu, une vingtaine de tableaux de plâtre réalisés à partir de moulage de planches du même bois reposent dans les interstices escarpés comme autant de feuillets rocheux. A travers cette procédure, la matière transforme en texture, l’articulation du processus même de fabrication. Le plâtre intègre dans sa matérialité une expérience de transformation réalisant cette empreinte fidèle du modèle en bois.
La construction matérielle entraîne une dérive où ce que nous percevons, n’est jamais arrêté ou conclus. Donner forme selon une organisation régie par ma compréhension d’un modèle en développement oscillant entre surface grandeur nature et liaison verticale. Tel un laboratoire d’où jaillie les architectures de l’imaginaire, mon travail prend appui sur l’idée d’une scénographie conjuguant singularité de la paroi rocheuse et cartographie de la trace.
Née à Montréal en 1957, Marie-France Brière obtient unemaîtrise en arts visuelsde l’Université du Québec àMontréal. Boursière du Conseil des Arts et des Lettres du Québec et du Conseil des Arts du Canada à maintes reprises, récipiendaire du Prix Louis Comtois en 1996, Marie-France Brière développe depuis plusieurs années une recherche orientée vers la sculpture. Par ailleurs, plus récemment, son attention s’est surtout portée vers l’art public cherchant dans le mélange des genres, d’autres postures, suggérant la lecture d’un objet à la fois complexe et poétique. Elle réalise dans le cadre du programme d’intégration des arts à l’architecture de nombreux projets militant autour d’expériences matérielles situés tant à l’intérieur des bâtiments qu’à l’extérieur, notamment au nouveau Pavillon des sciences du Collège John Abbott, au Centre de génomique structurale et fonctionnelle de l’Université Concordia, au Pavillon Strathcona de l’école de musique Schulich de l’Université McGill, au Conservatoire d’art dramatique et de musique du Québec à Montréal, à la Société des arts technologique et à la Cinémathèque Québécoise.