La chute des corps
- Chloé LEFEBVRE
ExistentieL…L devrait sans doute prendre deux ailes. Peut-on donner plus de poids à la Légèreté et rire de la Gravité ? Quelle est la couleur du vertige ? Mais qui est Adrénaline ? Est-il possible de suspendre le moment critique entre le passage du saut de l’ange vers l’incontournable chute des corps?
Est-ce que saluer des deux mains en même temps, c’est une façon d’Embrasser le Vide ?
L’installation La Chute Des Corps se compose de plusieurs thèmes dont le merveilleux enfantin, les rites de passage, l’héroïsme, l’ironie du sort et le désenchantement. Je fais des jeux d’adultes avec des jouets d’enfants. Je crois que c’est toujours généreux de donner beaucoup de sens. Quelques fois les chutes peuvent être salutaires.
J’aime que Salut soit une formule convenue tant pour aborder que pour quitter. Salut, c’est bien sûr une marque de civilité. C’est aussi le fait d’échapper à un danger ou à un malheur, c’est parfois solennel comme une promesse de libération et d’accession à l’éternité.
Pourtant Salut peut vouloir dire aussi bon débarras. Save.Our.Soul. Un salut de la main est un geste qui visiblement s’élève avant de redescendre. Pour moi, un Salut c’est un geste qui flatte l’invisible, qui efface la vide.
Dans le fond tout le monde n’a-t-il pas peur de tomber ? Et quand on est quelqu’un de profond, est-ce que c’est pire tomber de haut ou tomber bien bas. Quand on dit Ça tombe bien, ça signifie que c’est exactement le bon moment, pourtant je pense qu’une tombe ne tombe jamais bien.
Essentiel ou Superflux ? Il arrive un jour où l’on n’a plus rien à perdre, et c’est dans cet élan innocent, lucide ou kamikaze, que l’on risque le tout pour le tout. L’installation La Chute Des Corps suggère des sauts périlleux qui transforment des bons-hommes en sur-hommes.
Prière de prendre vos ailes…
Chloé Lefebvre
Vit et travaille à Montréal
Depuis 1994, elle détient un baccalauréat en Arts Plastiques, Université du Québec à Montréal.
Le travail artistique de Chloé Lefebvre est d’abord marqué par une attitude ironique, le merveilleux enfantin, les clins d’oeil festifs, les artifices, l’éphémère, le bonheur versus le désenchantement.
Dans sa pratique multidisciplinaire, elle privilégie l’installation, l’intervention in situ. Elle cherche à suggérer des enjeux sympathiques et des rapports participatifs. Sa pratique tente de cerner l’aspect ambigu des choses afin d’en changer la nature. Son approche se manifeste par la fabrication d’objets hybrides, la mise en scène de situations insolites et par une multitude de glissements de sens. Présentement elle poursuit sa recherche sur la dérive de l’objet.
Elle a participé en mai 2005 à la Manifestation d’art internationale 3 de Québec sur le cynisme. On a remarqué son travail, entre autres, à L’Art Qui fait Boum ! au Marché Bonsecours à Montréal (2003), au Symposium international de création in situ H2O Ma terre à Carleton (2002), au Salon de l’Agglomérat, à la Galerie Clark (1999), lors de L’EntrEspace au centre Saidye Bronfman (1997), à la Fonderie Darling (1997) et à DareDare (1997).