Le regard absorbé…

à Aurélien
  • Yves LOUIS-SEIZE
du 13 janvier au 10 février 2007

«Le regard absorbé» est une installation sur la contemplation.

À travers un dispositif photographique et sculptural, je porte une réflexion introspective sur le regard.

Quand je suis allongé et que je regarde devant moi il m’arrive de ne rien voir ; que du blanc partout. Alors je ferme les yeux, pour éviter de me perdre, je carapace mon corps, je l’armure. Cette activité contemplative sert à contrer ce qui m’obstrue la vue. Ainsi je vois plus loin, plus profondément. Je vois ce que mon corps seul et nu m’empêche de voir. Tout l’espace imaginé est généré par l’intensité de ce que je regarde intérieurement.

Je dois plonger en moi pour y découvrir l’onirisme de mon paysage intérieur et ainsi me soustraire au prévisible quotidien.

Dans cette installation, une lumière solaire jaillit de l’intérieur de la cavité qui m’abrite. Il en vrombit également un son oscillant, un battement sur un DO. C’est le son que j’entends quand je regarde en moi l’instant d’une réflexion, l’instant d’une rêverie, l’instant d’un souvenir.

Les structures portantes latérales évoquent la stabilité et supportent physiquement le regardeur au regard absorbé. Ces piliers me rassurent, me protègent et me permettent l’évasion nécessaire à l’introspection réflective et ultimement d’accéder au contenu au centre de moi.

Ces intenses moments sont vaporeux et précieux.

ce que je ressens, et ce principalement depuis la mort de mon père. Je cherche à saisir ce qu’il y a en moi, je cherche un sens à ce que je vis afin d’éviter l’inutilité d’un passage furtif dans une vie somme toute très éphémère.

Yves Louis-Seize


 Né à Saint-André-Avelin (Outaouais) en 1950, Yves Louis-Seize vit à Montréal où il a obtenu sa maîtrise en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal en 1989. Il travaille à son atelier de St-Simon-de-Bagot, en Montérégie, depuis 1975. Actif professionnellement depuis le début des années 1980, il partage son temps entre l’enseignement et la création. Actuellement, il enseigne la sculpture à l’Université du Québec à Montréal et la sculpture céramique au Centre de céramique Bonsecours à Montréal.

Depuis 1980, il a présenté plus d’une vingtaine d’expositions individuelles. Récemment à Montréal : au Centre d’exposition CIRCA et à la Maison de la Culture Côte-des-Neiges ; en Montérégie aux Centres d’exposition Expression et Plein Sud et en Mauricie à la Galerie 0/3/4 de L’Atelier Silex à Trois-Rivières. Il présentera sa nouvelle production à la Maison de la culture Maisonneuve à l’automne 2007.

Sa participation à des expositions collectives est impressionnante. Son travail a été montré dans plus de soixante-dix expositions de groupe tant au Québec qu’ailleurs au Canada et à l’étranger (États-Unis, France, Belgique, Italie).

 Yves Louis-Seize est également reconnu pour ses oeuvres publiques. En vingt ans, il a créé une vingtaine d’oeuvres d’art public. La plupart des oeuvres réalisées sur le territoire québécois l’ont été en Montérégie dans le cadre du Programme d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement du gouvernement du Québec. Sa dernière réalisation fut pour L’Ambassade du Canada à Port-au-Prince à Haïti en 2004.

 Tout au long de sa carrière, Yves Louis-Seize a été soutenu par des bourses provenant de divers paliers gouvernementaux : Conseil des Arts du Canada, ministère de la Culture et des Communications du Québec, Société de développement des arts et de la culture de Longueuil et de l’Université du Québec à Montréal dans le cadre de ses bourses de perfectionnement.

 Son oeuvre figure dans les collections publiques de plusieurs institutions dont le Musée du Québec (Collection de prêts d’oeuvres d’art), le Musée d’art contemporain (Collection Lavalin), le Musée Marsil, le Musée des Ursulines (Mâcon, France) et la Fondation Lemberk (Tchécoslovaquie). Son travail est également réprésenté dans plusieurs collections privées.

 L’artiste remercie l’Université du Québec à Montréal de son appui dans le cadre du Programme de bourse de perfectionnement de longue durée.

Article de Tai Van Toorn dans Espace Sculpture, #80, 2007

Site internet de l’artiste